**The translation is at the end of the article**
At the onset of summer, I had the privilege of working in the only vineyard nestled within the archipelago of Îles-de-la-Madeleine (Magdalen Islands), an expanse spanning 202 km2 and stretching over 65 km. This vineyard, quite possibly the most “oceanic” of its kind worldwide, resides in the heart of the Gulf of St. Lawrence, composed of twelve islands, seven interlinked by dunes and bridges—an unmistakable emblem of oceanic majesty.
This vineyard not only finds its roots firmly planted in the New World but also in the rich history of the Acadian people. It embodies a spirit of hope, resistance, and an unwavering zest for life. As we raise our glasses at Domaine des Salanges, we do so with a profound acknowledgment of the ancestors who once sought freedom on these very islands.
Domaine des Salanges is the brainchild of my friend, André Brossard—a visionary, philosopher, chiropractor, and author. His son, Laurence-Olivier, serves as its dedicated winemaker. Together, they embarked on a journey nineteen years ago, transforming a wooded expanse into a 4-hectare vineyard. In 2006, they introduced 8,000 Baltica grapevines (an Estonian grape variety) recommended by renowned Quebec winegrower Alain Brault. Additionally, they planted small quantities of Solaris, a white grape variety from Sweden, and a touch of Muscat to craft a sparkling wine.
The vineyard was meticulously designed to withstand the island’s prevalent strong winds, and meticulous consideration was given to sun orientation for optimal grape maturation. André sought a piece of land where the vines would thrive, and these 4 hectares on Chemin Massé à Bassin offer a mesmerizing panorama encompassing Havre-aux-Basques, Lavernière, Cap aux Meules, and Havre aux Maison.
The vineyard enjoys a microclimate, nestled amid some hills with an elevation of approximately 100 meters, shielding the vines from fierce winds and creating a temperature that is approximately 4 degrees warmer. The terroir comprises diverse soils—organic, gravel, sand, shale, and a touch of black earth.
Regarding the cellar, they ingeniously repurposed an existing structure named “La Cayeute,” adhering to agricultural zoning restrictions. The vineyard entrance boasts two tower-like structures reminiscent of maritime lighthouses. The first floor houses the winemaking facilities, the second tower serves as living quarters, and below ground lies an interconnected vault serving as a tasting cellar. Energy needs are met through a combination of solar panels and a wind turbine.
While grape production began in 2009, it wasn’t until 2017 that they unveiled 800 bottles of their red wine, aptly named “Beausoleil.” Much like the Acadian patriot Joseph Brossard (Broussard), Beausoleil exudes strength, courage, adaptability to the island’s climate, and reveals luscious notes of black cherries, cherry pits, blackberries, cranberries, and sweet spices.
They also craft a rosé named “Lorose” (“Lo” for Laurence-Olivier), rivaling rosés from around the world. It generously presents the essence of wild cranberries native to the islands, along with hints of raspberries and cherries, complemented by a perfect touch of tartness. Lastly, “La Margoulette” is a fortified wine, akin to port, less sweet but rich with distinct cherry pit flavors.
Their viticultural philosophy draws inspiration from biodynamics, albeit adjusted to suit the island’s unique climate constraints.
For wine enthusiasts eager to explore, the vineyard warmly welcomes visitors. Given the limited number of bottles produced, they seek to provide an enriching experience to those genuinely intrigued by the Domaine, its history, and its ethos. These visits, priced at $20 per person, typically span an hour and conclude with a tasting of the wines available at the time.
To schedule your visit, please follow this link: https://domainedessalanges.ca/services-et-produits/
In closing, I can attest that working in a vineyard is demanding labor. While Laurence-Olivier diligently pruned the vines, our team of five diligently cleared the vine shoots from the trellising, bundling them for later disposal by fire. Additionally, the trellising system, posts, and iron wires were in need of reinforcement following the weakening caused by Hurricane Fiona in 2022.
Our team consisted of Laurence-Olivier, the winemaker; Fanny Bérubé, a sommelier overseeing fieldwork and tourism development (not pictured); Jacinthe Marcotte, Laurence-Olivier’s life partner; Pierre Paul Guillemette, an 80-year-old friend of André’s; Luc Marier, a travel companion and aspiring anthropologist and sommelier; André Brossard, the vineyard’s owner and visionary; and myself.
At the end of the day, vintners earn my utmost respect for their relentless dedication to crafting the finest wines imaginable.
Des vins d’espoir, de résistance et de goût…de vivre
En début d’été je suis allé travailler dans le seul vignoble de l’archipel des Ïles-de-la-Madeleine (superficie de 202 km2 et s’étire sur 65 km) qui est probablement le plus « « océanique’’ des vignobles au monde. Cet archipel est situé en plein cœur du golfe du Saint-Laurent et est composé de douze îles dont sept sont rattachées par des dunes et des ponts. Difficile d’être plus océanique!
C’est un vignoble résolument ancré dans le Nouveau Monde ainsi que dans l’histoire du peuple acadien. C’est un vignoble d’espoir, de résistance et de goût de vivre. Quand on trinque au Domaine des Salanges on le fait initialement en pensant à ces ancêtres qui ont trouvé la liberté aux Iles.
Domaine des Salanges
Un de mes amis André Brossard (idéateur, philosophe, chiropraticien et auteur) en est propriétaire et son fils Laurence-Olivier en est vigneron à temps plein. Ensemble ils ont arraché à la forêt et défriché 4 ha de vignes il y a 19 ans déjà et planté en 2006 8,000 plants du cépage Baltica (cépage Estonien) qui lui étaient suggérées par Alain Brault célèbre pépiniériste au Québec. On a aussi planté un peu de Solaris (cépage blanc de Suède) ainsi qu’un peu de Muscat pour en faire un mousseux.
Fait à noter, ces vignes ont été plantées en fonction des vents pour ne pas se les faire arracher. De plus, on a aussi dû composer avec l’orientation du soleil pour aller chercher le maximum d’ensoleillement et la maturité des raisins.
Lorsqu’André cherchait un terrain il voulait quelque chose de beau ‘’ou les vignes seraient heureuses’’. Ces 3 ha se trouvent dans le Chemin Massé à Bassin et offrent une vue imprenable sur Havre-aux-Basques, Lavernière, Cap aux Meules et l’Havre aux Maison.
Ils bénéficient d’un micro-climat qui est entouré de petites montagnes (élévation d’environ approx 100 m.) qui protègent les vignes des vents qui peuvent être violents aux Iles. Cette protection donne environ 4 degrés plus chaud qu’autour. Quant au terroir ce dernier est très varié. On trouve une surface tantôt organique et tantôt sablonneuse composée de gravel, de sable, de schiste avec un peu de terre noire.
Quant aux bâtiments (le chai, le caveau et les tours) vu que les terrains sont zonés agricoles, on ne pouvait y bâtir quelque chose de neuf. Il y avait déjà une vieille maison sur le terrain qu’on appelait »La Cayeute ». En conservant certaines parties, on a construit une nouvelle maison.
Les deux tours qui flanquent l’entrée au vignoble ressemblent à deux phares maritimes. Au premier étage on retrouve les installations de vinifications, le deuxième est habitable et au sous-sol on retrouve le caveau sous-terrain qui relie les deux tours et qui sert de cave de dégustation. On y produit toute l’énergie grâce à des panneaux solaires ainsi qu’une éolienne.
Bien qu’on produise déjà du raisin en 2009, c’est en 2017 que 800 bouteilles de rouge appelé ‘’Beausoleil’’ voient le jour. Le nom Beausoleil, à l’image de ce patriote acadien (Joseph Brossard (Broussard)), a du corps, du courage, de la bravoure et est capable de s’adapter aux rigueurs du climat. Il apporte avec lui des effluves de ses voyages, ce qui lui a donné son identité. C’est un vin charnu qui se révèle sur des notes de cerises noires et de noyaux de cerises qui se conjuguent aux notes de mûres, de canneberges et d’épices douces.
On produit aussi un rosé le ‘’Lorose’’ (« Lo » pour Laurence-Olivier) qui se compare avantageusement à bien des rosés de partout sur la planète. Il est généreux, presque gras, et rappelle les canneberges sauvages qui poussent aux îles, la framboise et la cerise, avec ce côté juste ce qu’il faut de sûrette.
Enfin on produit ‘’La Margoulette’’ un vin muté/fortifié de style porto aussi délicieux mais beaucoup moins sucré avec des saveurs de noyau de cerises assez prononcées.
Le blanc se fait attendre, en Solaris et en Muscat, la production prendra quelques années encore.
La philosophie qui sous-tend la viticulture est d’inspiration biodynamique mais à cause du climat particulier des Iles on ne peut y intégrer l’ensemble des préceptes de cette approche.
Quant aux visites du vignoble on privilégie les vrais curieux plutôt que les croisiéristes qui accostent aux Iles. Le nombre de bouteilles étant relativement limitées on veut passer du temps de qualité avec les gens qui sont réellement intéressés par le Domaine, son histoire et sa philosophie. Ces visites (20$ par personne) durent environ une heure suivie d’un accès à la boutique ou on pourra déguster les vins disponibles.
Pour céduler votre visite cliquez sur le lien suivant : https://domainedessalanges.ca/services-et-produits/
Ah oui! Quant à ce travail de la vigne eh bien il été ardu. Alors que Laurence-Olivier avait déjà procédé à la taille de la vigne nous étions 5 à dégager les sarments du palissage et à les ranger en fagots au bout de chaque rang pour ultimement les ramasser et les brûler. De plus l’ouragan Fiona (2022) avait fragilisé ce système de palissage (poteaux et fils de fer) qu’il a fallu renforcir à coups de masse sur des centaines de piquets.
Le groupe de travail était composé de Laurence-Olivier vigneron, Fanny Bérubé (sommelière, terrain et en charge du développement touristique – pas sur la photo), Jacinthe Marcotte conjointe de Laurence-Olivier, (PP (Pierre Paul Guillemette un ami de longue date d’Andrée qui a 80 ans…merde…), Luc Marier comparse de voyage, anthropologue en devenir et sommelier, André Brossard (chiropraticien, propriétaire du vignoble, idéateur, concepteur etc etc.) et moi-même.
Alors, travailler dans un vignoble c’est dur! Mon respect pour Laurence-Olivier et tous les autres vignerons que j’ai rencontré et que je rencontrerai, est exponentiel. Dur dur faire du vin!