**The translation is at the end**
Est un homme d’affaires québécois, un conférencier et le Président exécutif de Publipage Inc. Une personnalité qui est aussi ex-président de la direction générale de la Société des Alcools du Québec.
“Mes parents et grands-parents étaient dans le commerce de détail, j’ai toujours rêvé d’être un entrepreneur comme eux l’avaient été”.
Après avoir gradué à l’Université d’Ottawa j’ai commencé à travailler chez “Eaton” à Montréal, un commerce de détail. Par accident, je suis tombé dans l’alimentation chez “Lobe” à Ottawa pour commencer et après pour la “Fédération des magasins COOP” à Québec et finalement chez “Metro” qui a été vraiment la ligue majeure de l’alimentation et j’ai continué chez “Steinberg” et j’ai découvert mon domaine puis, je suis retourné chez “Metro” toujours en rêvant de devenir un entrepreneur.
Je cherchais des opportunités et l’occasion est venue avec Guy Cloutier qui était un des producteurs notamment avec Nathalie Simard du “Village de Nathalie” qui m’avait sollicité afin de trouver un projet pour financier son émission “Bon Appétit” avec Claudette et Marie-Josée Taillefer et c’est à ce moment que j’ai inventé les fiches-cuisine “Bon Appétit” qui ont été un succès et encore aujourd’hui, car elles sont le plus grand succès d’édition en continuité qu’ait jamais eu le Québec.
Ça m’a permis d’abandonner les grandes compagnies. En passant, avant tout ça, j’ai travaillé dans l’imprimerie, d’abord chez Québecor, ensuite chez Transcontinental, et ça aussi a été un accident de parcours, mais, quand j’ai trouvé le filon des fiches-cuisine “Bon Appétit”, j’ai abandonné tout travail autre que le mien. Autrement dit, j’ai décidé, là, je deviens entrepreneur.
J’ai fait de l’édition en continuité, j’ai fait “Qu’est-ce qu’on mange?” Avec le cercle des fermières du Québec, on a fait “La soupe est servie”, on a fait “L’argent du monde” et puis on a décidé d’arrêter de faire l’édition.
On a continué encore à faire les fiches, ça a duré six ans. Un autre hasard dans ma vie fut qu’à l’époque, je ne connaissais personne au niveau politique. Je n’avais jamais rêvé travailler au niveau gouvernemental, dans ma tête, ça ce n’était pas pour moi. Ce qui m’intéressait moi était l’entreprise privée. J’avais acheté une ferme au début des années 90’s où on avait des animaux, on faisait la belle vie, on était vraiment des “Gentleman Farmer”, finalement on l’a vendue.
Un dimanche après-midi, j’ai eu un appel d’un ami qui m’a dit : Gaétan, es-tu au courant que Bernard Landry (qui était le ministre des finances du Québec à l’époque) cherche un expert en commerce de détail pour devenir président de la SAQ? Je lui ai répondu, -la SAQ, ce n’est pas pour moi.
Mon ami m’a répliqué, c’est exactement ça Gaétan, Bernard Landry est à la recherche d’un expert en commerce de détail, quelqu’un qui soit différent et qui pourrait transformer cette entreprise-là, parce que ça fait 10 ans que la SAQ n’a pas eu aucune croissance.
-Ça ne m’intéresse pas, je suis un entrepreneur heureux, je travaille bien, je fais plus d’argent qu’avant, non, ça ne m’intéresse pas. Et mon ami m’a dit, bon, le ministre veut te rencontrer quand-même.
J’ai accepté et suis allé au rendez-vous un vendredi à 17h. J’ai été reçu par son adjoint qui m’a dit : monsieur Landry n’est pas ici, il a été retenu à Saint Hyacinthe par des producteurs de porcs. Sûrement que les québécois se souviennent de cet épisode où lui et Lucien Bouchard ont été retenus, la route 20 à Sainte Hyacinthe était bloquée. Ils m’ont donné un autre rendez-vous pour le lundi suivant à 11h dans le complexe Desjardins.
Le lundi, lors de notre rendez-vous, nous avons eu une agréable conversation, nous avons parlé de tout et de rien, de tout je vous dis, sauf de la SAQ. Au fond, je pense qu’on voulait se connaître plus, notre rendez-vous de 30 minutes est devenu de deux heures.
À la finale de ces 120 minutes, Bernard Landry m’a dit, : j’aime votre philosophie, j’aime ce que j’écoute alors, si vous acceptez, je vous offre la présidence de la SAQ, ce que je lui ai répondu : si vous me l’offrez, moi, je l’accepte.
Quand je suis arrivé chez moi, j’ai dit à ma conjointe : Allô, dites salut au futur président de la SAQ! Elle était surprise et m’a répondu quoi, qu’est-ce que tu vas faire là!
Ça s’est passé comme ça, autrement dit, c’est la SAQ qui est venue me chercher. Je n’avais absolument aucune ambition de devenir le président de la SAQ parce que pour moi, c’était politique mais pour ma personne, ça n’a pas été le cas. Je lui ai dit à monsieur Landry, -si j’y vais, je vais gérer la SAQ à ma façon à moi et il m’a répondu : c’est que je veux et je vais vous laisser opérer.
Tout ce que j’ai fait à la SAQ, c’est vraiment dû au fait que mon patron Bernard Landry m’a permis de le faire et il était toujours content parce que les profits étaient là.
Si je me souviens bien, à cette époque les québécois buvaient entre 7-8 litres de vin par année et ça ne bougeait pas et quand je suis parti, on était rendu à 16 litres. Tout ce qu’on a fait était juste du commerce.
J’ai toujours dit qu’avant moi, la SAQ avait la maladie du monopole, un problème grave. J’avais juste quelques semaines comme PDG de la SAQ et j’ai commencé à faire le tour des succursales, quand je faisais le tour de la Gaspésie pendant une semaine et le dimanche je suis arrivé à Chandler. Je me souviens très bien d’avoir compté les magazines dans ce centre d’achat et il y avait 31 commerces, 30 ouverts et 1 seul fermé dont, la SAQ. À cette époque on ouvrait les succursales juste 6 jours par semaine, j’ai ordonné de les ouvrir les dimanches ce qui a créé 600 emplois de plus et en dedans d’un an, le dimanche est devenu la deuxième plus importante journée de ventes pour la SAQ.
La SAQ avait eu des grèves, j’ai participé et j’étais très proches des employés qui, sous ma présidence jamais n’ont fait une grève. En dedans d’un an, le conseil d’administration a été changé, on voulait des experts en commerce de détail et pas des politiciens.
La première rencontre officielle que j’ai eu avec les vice-présidents a duré 3 heures. Durant tout ce temps j’écoutais attentivement et, à la fin, à mon tour de parler, je leur ai dit qu’en 3 heures, je n’avais jamais entendu le mot client et pourtant, nous sommes un commerce de détail, alors, à partir d’aujourd’hui nous avons deux millions et demi de clients qui sont les québécois de 18 ans +
J’ai vraiment adoré mon séjour à la SAQ, j’avais un mandat de cinq ans. Au cours de ma quatrième année de mandat, monsieur Landry a été remplacé par Pauline Marois qui voyait avec de bons yeux mon travail, alors, elle m’a proposé d’être à la tête de Loto-Québec.
La SAQ et devenue plus bureaucratique, plus moderne, plus crédible, on a embarqué dans l’internet, on avait une meilleure qualité de produits, on faisait la promotion hebdomadaire des spiritueux, on faisait des promotions comme acheter 3 bouteilles du même vin et la quatrième était gratuite. On a organisé des ventes d’entrepôt, il y avait plus de succursales, sans oublier la création de la SAQ dépôt, la SAQ signature. J’ai autorisé le retour de vente de Porto. Donc, tout ce que j’avais appris dans le commerce de l’alimentation, je l’ai appliqué dans la SAQ.
Un jour, j’ai lancé un défi aux employés, je leur ai dit qu’à chaque année, la revue Commerce de Québec publiait les 150 entreprises les plus admirées des québécois et la SAQ n’apparaissait pas, donc, le défi a été d’être dans la liste et au cours des quatre ans suivants, la SAQ était le numéro 3 après Bombardier et Jean Coutu. Ce succès a été grâce aux employés ! Nous étions une équipe, je les visitais dans leurs succursales et on parlait. Plusieurs idées, modifications et nouveautés venaient des employés, on était vraiment proche. Cela a toujours été ma façon de travailler : proche des gens, proche des employés, proche des clients.
Travailler à la SAQ a été le défi le plus facile que j’ai eu parce qu’on n’avait pas de compétition de vin, par contre, le défi était de convaincre le consommateur qu’à la place d’apporter un bouquet de fleurs ou de chocolats, d’apporter une bouteille de vin.
J’ai lancé également le concept que j’appelais “l’Université SAQ”. Tous les employés avaient la chance d’assister à une école pour prendre un cours, pour apprendre, pour se former dans l’univers de l’alcool et ils adoraient ça.
À la SAQ, j’avais accepté de faire partie du conseil exécutif de la Fondation de l’Institut de Cardiologie de Montréal. Dans une réunion Monique Leroux qui était la présidente de la fondation, cédait sa place à France Chrétien. Lors de cette réunion France m’a demandé de faire un événement qui apporterait des grands bénéfices pour cette fondation. Comme à l’habitude, j’ai pris mon crayon et j’ai commencé à l’organiser. Nous sommes dans le domaine des vins et vous êtes dans les cœurs, je lui dis alors, on fait “Le Grand Bal de Vins Cœurs”, un mariage vin-cœur ! Cet événement a été un succès instantané, la première année nous avons remis à la fondation un demi-million de dollars, aujourd’hui c’est environ 2 millions de dollars par année.
Je reconnais le travail de la SAQ et de mes prédécesseurs. Je suis fier de la Société des Alcools du Québec et de tout le travail qu’ils font avec les producteurs de la province.
S’adapter ou crever ?
Si une personne ou une entreprise ne s’adapte pas à la nouvelle réalité, elle va crever c’est inévitable !
J’ai grandi dans un milieu traditionnel, j’ai entendu des fermiers dire qu’ils changeraient leur cheval pour un tracteur et, qu’est-ce qui s’est passé ? Ils ont crevé. Des journaux qui ne voulaient pas s’adapter aux nouvelles technologies, qu’est-ce qui s’est passé ? Ils ont crevé.
Moi, je suis une personne qui accepte et s’adapte à la réalité, ce qui me permet d’avancer.
https://www.gaetanfrigon.com
Gaétan Frigon.
Is a Quebec businessman, a speaker, and the Executive President of Publipage Inc. A personality who is also the former President of the General Management of the Société des alcools du Québec.
“My parents and grandparents were in the retail business, I always dreamed of being an entrepreneur like they had been”.
After graduating from the University of Ottawa I started working at “Eaton” in Montreal, a retail business. By accident, I fell into food at “Lobe” in Ottawa to begin with and then for the “Federation of COOP stores” in Quebec, and finally at “Metro” which was really the major league in food. I continued at “Steinberg” and I discovered my field then, I returned to “Metro” still dreaming of becoming an entrepreneur.
I was looking for opportunities and the opportunity came with Guy Cloutier who was one of the producers, notably with Nathalie Simard of “Village de Nathalie” who had asked me to find a project to finance his show “Bon Appétit” with Claudette and Marie -Josée Taillefer. It was at this time that I invented the “Bon Appétit” kitchen cards which were a success and still are today; because they are the greatest publishing success in continuity ever had Quebec.
It allowed me to abandon the big companies. By the way, before all that, I worked in the printing industry, first at Quebecor, then at Transcontinental, and that too was an accident, but when I found the seam of kitchen sheets ” Bon Appétit”, I gave up all work other than my own. In other words, I decided, there that I would become an entrepreneur.
I did continuity editing, I did “What are we eating?” With the Cercle des fermières du Québec, we did “The soup is served”, we did “The money of the world” and then we decided to stop editing.
We still continued to make the files, it lasted six years. Another coincidence in my life was that at the time, I did not know anyone at the political level. I had never dreamed of working at the government level, in my head, that was not for me. What interested me was private enterprise. I had bought a farm in the early ’90s where we had animals, we lived the good life, we were really “Gentleman Farmers”, but finally we sold it.
One Sunday afternoon, I had a call from a friend who said to me: Gaétan, are you aware that Bernard Landry (who was Quebec’s Minister of Finance at the time) is looking for an expert in retail trade to become president of the SAQ? I replied, – the SAQ is not for me.
My friend replied, that’s exactly it Gaétan, Bernard Landry is looking for a retail expert, someone who is different and who could transform this business because it’s been 10 years that the SAQ has not had any growth.
-I’m not interested, I’m a happy entrepreneur, I work well, I make more money than before, no, I’m not interested. And my friend said to me, well, the minister wants to meet you anyway.
I agreed and went to the appointment on a Friday at 5 p.m. I was received by his assistant who told me: Mr. Landry is not there, he was detained in Saint Hyacinthe by pork producers. Surely Quebecers remember this episode where he and Lucien Bouchard were held up, and Route 20 in Sainte Hyacinthe was blocked. They gave me another appointment for the following Monday at 11 a.m. in the Complexe Desjardins.
On Monday, during our appointment, we had a pleasant conversation, we talked about everything and nothing, about everything I tell you, except the SAQ. Deep down, I think we wanted to get to know each other better, our 30-minute date became two hours.
At the end of these 120 minutes, Bernard Landry said to me, I like your philosophy, I like what I listen to so if you accept, I offer you the presidency of the SAQ, to which I replied: If you offer it to me, I will accept it.
When I got home, I said to my spouse: Hi, say hello to the future president of the SAQ! She was surprised and answered me: what, what are you going to do there!
It happened like that, in other words, it was the SAQ that came to get me. I had absolutely no ambition to become the president of the SAQ because for me, it was political but for me, it was not the case. I told to Mr. Landry, – if I go, I will manage the SAQ in my own way and he replied: that’s what I want and I’ll let you operate.
Everything I did at the SAQ was really because my boss Bernard Landry allowed me to do it and he was always happy because the profits were there.
If I remember correctly, at that time Quebeckers drank between 7-8 liters of wine per year and when I left, we had reached 16 liters. Everything we did was just trading.
I have always said that before me, the SAQ had a monopoly disease, a serious problem. I had just a few weeks as CEO of the SAQ and I started going around the branches. I was going around Gaspésie for a week and on Sunday I arrived in Chandler. I remember very well having counted the magazines in this shopping center and there were 31 businesses, 30 open and only 1 closed, including the SAQ. At that time the branches were open just 6 days a week, I ordered them to be open on Sundays which created 600 more jobs and within a year Sunday became the second most important sales day for the SAQ.
The SAQ had had strikes, I participated and I was very close to the employees who, under my presidency, never went on strike. Within a year, the board of directors was changed, we wanted retail experts and not politicians.
The first official meeting I had with the vice presidents lasted 3 hours. All the while I was listening carefully and at the end, it was my turn to speak, I told them that in 3 hours I had never heard the word customer and yet we are a retail business, so, as of today we have two and a half million customers who are Quebecers aged 18 +
I really loved my time at the SAQ, I had a five-year mandate. During my fourth year in office, Mr. Landry was replaced by Pauline Marois who saw my work with good eyes, so she offered me to be the head of Loto-Québec.
The SAQ became more bureaucratic, more modern, and more credible, we embarked on the Internet, we had better product quality, we did weekly promotions of spirits, we did promotions such as buying 3 bottles of the same wine and fourth was free. We organized warehouse sales, and there were more branches, not to mention the creation of the SAQ depot and the SAQ signature. I have authorized the return of Porto sales. I everything I had learned in the food business, I applied it in the SAQ.
One day, I launched a challenge to the employees, I told them that each year, the magazine Commerce de Québec publishes the 150 most admired companies in Quebec and the SAQ did not appear, so the challenge was to make the list and the next four years, the SAQ was number 3 after Bombardier and Jean Coutu. This success was thanks to the employees! We were a team, I visited them in their branches and we talked. Several ideas, modifications, and novelties came from the employees, we were really close. This has always been my way of working: close to people, close to employees, and close to customers.
Working at the SAQ was the easiest challenge I had because we didn’t have a wine competition, but the challenge was to convince the consumer that instead of bringing a bouquet of flowers or chocolates, to bring a bottle of wine.
I also launched the concept that I called “SAQ University”. All the employees had the chance to attend a school to take a course, to learn, to train in the world of alcohol and they loved it.
At the SAQ, I agreed to be part of the executive board of the Montreal Heart Institute Foundation. In a meeting, Monique Leroux, who was the president of the foundation, gave way to France Chrétien. During this meeting, France asked me to do an event that would bring great benefits to this foundation. As usual, I picked up my pencil and started organizing it. We are in the field of wines and you are in the hearts field, so I tell her, we are doing “Le Grand Bal de Vins Cœurs”, a wine-heart marriage! This event was an instant success, the first year we gave the foundation half a million dollars, today it is about 2 million dollars a year.
I recognize the work of the SAQ and my predecessors. I am proud of the Société des Alcools du Québec and all the work they do with the producers of the province.
Adapt or die?
If a person or a company does not adapt to the new reality, it will inevitably die!
I grew up in a traditional environment, I heard farmers say that they would change their horse for a tractor and, what happened? They died. Newspapers that did not want to adapt to new technologies, what happened? They died.
I am a person who accepts and adapts to reality, which allows me to move forward.