Marie-Laurence Porte
Je m’appelle Marie-Laurence Porte, je suis œnologue consultante au laboratoire Enosens de Cadillac depuis 2007. Mon travail consiste à guider le travail du vigneron et du vinificateur de la vigne à la bouteille. Notre laboratoire est situé en plein centre du vignoble bordelais, en terroir de Côtes de Bordeaux, à deux pas des Graves et de Pessac-Léognan, au voisinage de l’Entre-2-Mers, et surtout au cœur des grands liquoreux, Sauternes, Barsac etc.
En ce qui me concerne, le monde du vin s’est présenté à moi sur le tard, et, croyez-le si vous le voulez, j’ai commencé à boire du vin à la faculté d’œnologie ! Je suis arrivée là par la bande, depuis une filière classique. J’ai une maîtrise en biologie cellulaire et physiologie végétale. Et je me suis prise de passion pour le vin par la suite. J’ai donc obtenu en 2002, le diplôme national d’œnologie à la faculté de Bordeaux.
Je me suis aussitôt engagée comme ouvrier viticole en Alsace pour avoir une approche concrète du terrain. Mon expérience s’est poursuivie ensuite dans le monde du vin dans différents domaines (production, négoce, conseil) et dans différentes régions viticoles (Dordogne, Gers, Gironde).
J’ai toujours eu envie de faire du conseil, pour avoir la vue la plus large possible de la diversité de la région, et de chaque millésime. Je me forme en permanence auprès des chercheurs, je participe souvent à des expériences sur le terrain (bien aidée en cela par la curiosité et l’enthousiasme de mes clients), le passage du modèle de laboratoire à la cuve de vinification étant un point crucial du développement des produits œnologiques.
Ma spécialité : ce qui me paraît être le challenge de notre profession, c’est d’inventer des processus pour des vins tant novateurs que classiques. J’aime élaborer des vins sans sulfite, par exemple mais aussi créer des cuvées haut de gamme dans la grande tradition bordelaise. L’important est de proposer le vin que le client attend et cela découle d’un suivi qui démarre à la vigne, se poursuit en vendanges et finit par le choix de l’assemblage. C’est une vision globale qui recoupe toutes les données du millésime et de la mode qui permet de faire le vin attendu.
J’adore aussi participer à des concours, en France et à l’international pour découvrir un maximum d’horizons du vin. Les concours référencés par l’Organisme International de la Vigne & du Vin sont nombreux, souvent à la recherche de dégustateurs qualifiés, et nous permettent d’échanger avec nos collègues étrangers, de nous faire une idée des types de vins réputés dans tous les pays producteurs et d’anticiper les goûts des consommateurs, pour y adapter nos propres pratiques.
Je trouve très intéressant de comprendre les attentes du producteur pour sa clientèle et de trouver les moyens pratiques de les mettre en œuvre en fonction des moyens de chaque domaine. Certains sont très attachés à la tradition, certains sont curieux et innovateurs, mais tous ont parfois besoin d’être guidés vers des solutions concrètes de problèmes qui les prennent au dépourvu, la plupart ont parfois besoin d’être rassurés en cours de vinification sur la direction que prend leur vin, et il faut généralement un petit plus de la part du consultant pour finaliser un assemblage ou fignoler l’affinage d’un vin.
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